À l’entrée de l’hiver, vous sentez-vous plutôt ours, marmotte, hérisson ou renard ?
Choisissez-vous d'entrer en hibernation et de ralentir votre rythme jusqu'à la léthargie comme l'ours qui descend à huit pulsations cardiaques/minute, ou plutôt d'hiverner en réduisant votre allure et en optimisant vos ressources énergétiques comme le renard ?
Vous sentez-vous l’envie de vous tapir au fond de votre tanière, de dormir et d’oublier les affres du monde comme la marmotte ou de continuer à votre rythme en faisant le dos rond le temps que "ça passe" comme le hérisson ? Ou encore, plus futé, de transformer ce temps de dormance relative en opportunité de régénération et de mutation tel le renard ?
À l’écoute des rythmes du cosmos, du Vivant et du souffle qui l'habite, que pouvons-nous entendre qui nous inspire, nous soutient et nous guide ? Comment ralentir notre rythme sans tomber dans la léthargie ? Comment rester ouvert à l'inspiration, sans être abasourdis par les fracas du monde ? Comment cultiver le silence intérieur au milieu du tapage ? Comment nourrir nos transitions intérieures et extérieures de cette expérience inouïe ?
C’est en cherchant quelques réponses à ces questions que plusieurs intuitions ont émergé :
Tout comme nous, le coronavirus est un animal né sur cette planète de la conjonction de multiples causes. Seulement, à l'ère de l'anthropocène, il réussit là où les plus grands scientifiques et écologistes ont échoué : permettre à la Terre de souffler un peu et se remettre de la pression humaine. Ce n'est pas rien !
Cet épisode encourage l'humain à lâcher ses prérogatives d'espèce dominante et à retrouver le chemin de l'humilité, de la terre fertile, de l'humus sous ses pieds et en lui. Il aiguise la conscience de notre fragilité et de notre lien ontologique avec les autres vivants sur cette Terre. Il exacerbe notre fraternité avec ce qui procède réellement de la Vie ; face aux "bêtes froides" et aux robots du transhumanisme, nous aurons la joie de reconnaître dans le chimpanzé, le chien, le lapin, mais aussi l'arbre, la fleur ou la fourmi, un véritable frère de terre.
L'expérience de ces derniers mois devrait être une étape importante dans l'évolution de la conscience humaine. Elle peut aussi se lire comme un signe des temps révélateur de cette mutation radicale dont nous parlent les traditions spirituelles, ou du "Great Turning" évoqué par les précurseurs de l'écologie profonde tels que Joanna Macy. Ce temps qui interpelle notre histoire personnelle et collective pourrait peut-être se révéler être celui qui permettra à l’humanité de changer radicalement de cap.
Quoiqu’il en soit, cette époque aimante des trésors de sagesse, d’authenticité, de créativité… qui émergent en abondance et de toutes parts. A l’instar des arbres qui se délestent de leurs feuilles et concentrent la sève dans leurs profondeurs ou des animaux qui se calfeutrent dans leur tanière, nous sommes invités à descendre dans nos terres intérieures, à laisser l’alchimie hivernale opérer et nourrir des trésors insoupçonnés. Bonne lecture et bon passage vers les temps nouveaux !
Cette époque aimante des trésors de sagesse, d’authenticité, de créativité… qui émergent en abondance et de toutes parts.
<aside> 📖 Ci-dessous le sommaire de ce premier numéro avec ses quatre grandes rubriques !
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<aside> 🐚 Écouter et s'inspirer | Des sagesses et de la Terre
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<aside> 🦋 Respirer et contempler | Rituels, pratiques et visions artistiques
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<aside> 🍀 Se relier et prendre soin | Lieux, acteurs et modes de vie
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<aside> 🐝 Se nourrir et contribuer | Ressources et pistes d'action
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